L’UNION LATINE 1865-1926
Tout d’abord, je tiens à préciser qu’une partie des renseignements exposés ci-dessous sont tirés de l’excellent ouvrage de Jean-Marc LECONTE « Le bréviaire de l’Union Latine », publié en 1995.
A ma connaissance , il n’existe pas d’autre livre traitant du sujet. Si vous connaissez un autre ouvrage traitant de cette période, je vous serai reconnaissant de m’en donner les références.
Donc:
Le 23 décembre 1865 est signée, à Paris, une convention par laquelle la France, la Belgique, l’Italie, la Suisse se constituent à l’état d’union pour ce qui regarde le poids, le titre, le module et le cours de leurs espèces monnayées d’or et d’argent. La Grèce rejoindra cette union en 1868.
Dès lors et jusqu’à ce que l’union devienne caduque par la dénonciation par la Suisse, la dernière en 1926, plus aucun pays ne pourra en devenir membre, bien que de nombreux États se soient alignés sur le système tant en Europe, qu’en Afrique du Nord (pour les colonies d’États membres ) ou même d’Amérique du Sud.
Cette Union s’est réalisée par la volonté de la France et selon son modèle monétaire du Franc Germinal de 1795, la France étant à cette époque ce qu’on appellerait maintenant une « super-puissance ».
Les raisons de ces différents refus semblent avoir eu pour causes des embrouillaminis politiques de la France.
Pour résumer, les 5 pays contractants se sont engagés à ne fabriquer, ou ne laisser fabriquer à leur empreinte, aucune monnaie d’or ou d’argent que les types définis ci-dessous (je vous épargne les tolérances admises de poids et de titre):
Or : Titre 900 millièmes
100 F 32,25806 gr diamètre : 35 mm
50 F 16,12903 gr diamètre : 28 mm
20 F 6,45161 gr diamètre : 21 mm
10 F 3,22580 gr diamètre : 19 mm
5 F 1,61290 gr diamètre : 17 mm
Argent : Titre 900 millièmes
5 F 25 gr diamètre 37 mm
Argent : Titre 835 millièmes
2 F 10 gr diamètre 27 mm
1 F 5 gr diamètre 23 mm
0,50 F 2,5 gr diamètre 18 mm
0,20 F 1 gr diamètre 16 mm
En 1865, le rapport entre l’or et l’argent était de 1/15,5
Les gouvernements s‘engageaient à ne fabriquer, pour les divisionnaires au titre de 835 %o , que des pièces proportionnellement à leur population ( 6 F par habitant)
Ce chiffre sera augmenté lors de conventions additionnelles en 1874 et en 1908..
La Suisse obtenait une dérogation, car elle venait d’émettre en 1860 des divisionnaire à 800 %o, pour la refonte de ses pièces jusqu’en 1878.
Les pièces d’or (depuis 1803) et les écus de 5 F (depuis 1795) émis avant la signature de la convention et conformes restaient légaux.
Toutes les monnaies des 5 pays membres avaient cours légal dans tous les pays de l’Union monétaire et les pièces d‘or étaient dans les caisses publiques de chacun des États.
Il n’était rien prévu pour le monnayage de bronze, bien que certains pays aient suivi intégralement le système français dans leurs émissions.
En ce qui concerne les autres États non-membres, des conventions de gré à gré vont intervenir, qui permettront de voir circuler dans les États de l’Union des pièces provenant d’Espagne, de Serbie, de Bulgarie, d’Autriche ou même d’Argentine et j’en passe.
Dans les faits, cette Union disparaîtra le 3 août 1914 lors de la déclaration de la guerre.
Pour plus de précision, je reste à votre écoute et suis avide de tout renseignement complémentaire.
Phil