Un an après le 14 juillet 1789, des difficultés, concernant la petite monnaie, avaient provoqué de nombreuses plaintes dont les suites sont indiquées dans le Procès-verbal du 5 Décembre 1790, où il est dit:
Le Comité des Monnaies se concertera sur cet objet avec le Comité des Finances et indiquera les moyens d'exécution touchant la petite monnaie qui parait nécessaire à la circulation.
Un intérêt non moins puissant que de l'agriculture était de jeter dans la circulation un peu de monnaie de billon, dont la rareté paralysait les transactions de la vie domestique.
Par suite de cette pénurie aiguë de monnaies métalliques provoquée par la rétention des bonnes pièces d'or et d'argent et l'inflation des assignats; l'Assemblée Nationale, en 1791, remédiait à ce problème en ordonnant de fondre et frapper du métal de cloche confisqué.
Afin d'accélérer le travail, elle imagina d'ouvrir des ateliers dans les villes disposant de stocks métalliques et dont les pièces conserveraient la lettre de l'Hôtel des Monnaies le plus proche.
C'est ainsi que le décret du 29 janvier 1792 disposa dans son article 1 "les flans du métal de cloche fabriqués dans les villes de Besançon, Clermont-Ferrand, Arras, Dijon et Saumur y recevront sans déplacement l'empreinte monétaire au coin des nouvelles empreintes".
Arras avait, dans la maison des Carmes, sur la grand place, un atelier monétaire, dont le préposé était le citoyen Ansart.
Cet atelier, dépendant de la direction de Lille, avait en caisse quelques fonds, ce qui était bien précieux dans la pénurie où l’on se trouvait ; mais le directeur, Louis Théophile François Lepage (lille) avait défendu de les distribuer.
Plainte fut portée par le district d’Arras aux commissaires de la trésorerie nationale et Lepage reçut l’ordre de ne pas mettre plus longtemps obstacle à la distribution des Sols qui se trouvaient dans la caisse d’Ansart.
En conséquence la levée des scellés, apposés le 19 prairial, sur les appartements où les Sols étaient enfermés, fut prononcée par le District le 4 Thermidor An II, et l’on put delivrer une somme de 21 475 livres au Payeur Général du département du Pas de Calais (62) et une de 11 000 livres à celui de la somme.
C’est pour cela que les pièces fabriquées à Arras dans l’atelier de « La maison des Carmes » sont reconnaissable pas la lettre « W pointé » qui dépendait de Lille « W »
Les directeurs de l’atelier d’Arras étaient BERTA et GORIA
D’après les sources du Gadoury il y aurait :
- 12 Deniers 1791 Arras (absente dans la collection ci dessous)
- 12 Deniers 1792 Arras
- 1 Sol 1793 W Arras
- 2 Sols 1792 constitutionnelle Arras (l’an4)
- 2 Sols 1793 constitutionnelle Arras (l’an5)
- 2 Sols aux balances 1793 W Arras
Plan d’Arras pendant la révolution (Maison des Carmes sur la Grand’Place) :